Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

mardi 16 janvier 2018

14 mai 1787 - Bataille de La Praia

En 1778, la France entre dans la guerre d'indépendance des États-Unis.

A la fin de l’année 1780, la Grande-Bretagne, de son côté, avait déclaré la guerre aux Provinces-Unies après que les Hollandais aient refusé de cesser le commerce avec le royaume de France et les colonies américaines insurgées. C’est ainsi que le commodore Johnston reçu l'ordre de monter et conduire une expédition pour s'emparer de la colonie hollandaise du cap de Bonne-Espérance.




Le 13 mars 1781, Johnston quitta Spithead avec une flotte de trente-sept navires comprenant cinq navires de ligne, quatre frégates, un brûlot, une galiote à bombes et un nombre important de navires de la compagnie des Indes orientales comprenant entre autres des transports de troupes.


Au tout début du mois d’avril, la flotte mouilla pour se ravitailler en eau et en vivres dans le port neutre de Porto Praia de l’archipel des îles du Cap-Vert alors sous domination portugaise.


Trouvant une crique un peu à l’écart, plus abordable et tout aussi protégée, un petit nombre de bateaux du convoi suit l’impulsion donnée par le HMS Appolo, y mouille pour refaire les provisions en eau.

Il quitte alors la flotte de De Grasse, qui lui alloue au passage un vaisseau supplémentaire et fait voile rapidement vers le Sud.

L’Artésien qui devait initialement se rendre aux Amériques avec le comte de Grasse, avait besoin de se ravitailler en eau. Aussi le 16 avril, la flotte française marqua un temps d'arrêt à l'approche de l'île de Santiago (Cap-Vert), puis Suffren donna l'ordre à l’Artésien d'entrer dans le port qui était un lieu traditionnel d'escale pour les navires faisant route vers les Indes orientales.


Les vigies anglaises réagissent promptement à l’apparition d’un vaisseau de guerre non identifié, et les capitaines rejoignent en toute hâte leurs navires respectifs.

Johnston réalise rapidement que rejoindre le HMS Hero lui prendra bien trop de temps et ordonne à son capitaine de ne pas l’attendre tout en rejoignant lui-même le HMS Romney, sur lequel il avait navigué comme capitaine pendant de nombreuses années.

De son côté, l’Artésien arrivant en rade réalise à qui il a affaire et signale immédiatement ses informations au bailli de Suffren.

Ce dernier ne tarde pas à mettre sa flotte en ordre de bataille et se lance toutes voiles dehors dans la baie, prêt à en découdre en profitant de l’effet de surprise.

Nous avons rejoué cette rencontre avec la règle "Pavillon du Roy", écrite par un des membres de notre club, et pratiquée maintenant depuis près de deux ans. Cette bataille, qui est la première testée d'une telle envergure, a regroupé six joueurs.


Suffren a séparé sa flotte en deux lignes qui se rapprochent, tandis que ses frégates rasent la côte pour faire un maximum de dommages aux petits bâtiments tentant d'appareiller.

La manœuvre semble réussir, d'autant plus que le HMS Appolo a des difficultés dans ses opérations d'appareillage.



La surprise de l'attaque française provoque le chaos recherché : les navires du convoi de la compagnie des Indes appareillent en désordre, chacun, à part les plus armés,  recherchant son salut dans la fuite; les navires de George Johnston ont, quant à eux, du mal à manœuvrer au milieu des commerces qui les gênent et ne peuvent donc former de ligne de bataille satisfaisante.





Ils finissent par former une ligne de front qui fera le bonheur des vaisseaux français.


La ligne la plus à terre (composée du Vengeur (64), de l'Artésien (64) et de l'Annibal (74)) est stoppée par le courageux HMS Monmouth (64) qui vient rechercher l'abordage avec le Vengeur.




Un peu plus tard, l'Artésien est pris à partie par trois Anglais, mais sans succès véritable...
A l'avant, la frégate française "la Fine", toutes voiles dehors, essaye de se rapprocher de la sortie du mouillage pour intercepter les fuyards. En chemin, une canonnade aussi violente que rapide avec les deux navires amiraux adverses s'ensuit (celui de Johnston et l'Asia de la Compagnie).

Elle ne l'empêchera pas toutefois de poursuivre sa route.



Du côté des vaisseaux engagés, la bataille commence à prendre une nouvelle tournure. Malgré la capture du HMS Monmouth par l'abordage conjoint de l'Annibal (74) et du Vengeur (64), les Anglais commencent à reprendre le dessus.


En bas ici, on assiste au duel entre les deux héros (le Héros (74) vaisseau de Suffren, et le HMS Hero (74)) qui ne fera que fixer ces deux navires majeurs de la bataille sans résultat significatif.






Le résultat final a été plus proche de l'histoire, Suffren remportant une victoire stratégique. Néanmoins, cette victoire lui aura coûté plus cher, et même si le Cap est sauvé, le convoi anglais grandement endommagé et le convoi de renforts français arrivé à bon port, les renforts navals pour les Indes orientales en revanche seront plus maigres que ceux attendus. On peut donc parler de victoire partielle française.

2 commentaires:

  1. C'est toujours un grand plaisir de suivre vos aventures, entre le texte et les photos...Superbe!

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