Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 29 octobre 2016

Bataille de l'Hydaspe




Alexandre envahit le Pauravas. Son armée a enfin franchit l'Hydaspe et s’apprête à fondre sur les troupes de Pôros. Déjà, un combat avait opposé l'avant-garde macédonienne à un détachement de cavalerie indienne, mais ce dernier a pu alerter Pôros qui rassemble son armée dans la plaine de Karri.

Les Macédoniens sont environ 10.000, et disposent de nombreux auxiliaires perses, scythes, mais également indiens. En face, Pôros aligne 35.000 fantassins, 4.000 cavaliers, 200 chars et presque 300 éléphants. La bataille s'annonce titanesque.


Pour rejouer cette bataille, nous avons choisi d'utiliser la règle L'Art de la Guerre de Hervé Caille, avec de légers amendements permettant de simuler plus finement les effets de masse ou de comportement de certaines unités particulières (les éléphants sur trois rangs de profondeurs par exemple).

les Indiens comprennent quatre corps, chacun démoralisant à un tiers de pertes :
- l'aile gauche, composée de cavalerie moyenne médiocre ;
- l'aile droite, composée de cavalerie légère médiocre, mais également de six chars lourds ;
- l'infanterie, sous les ordres directs de Pôros, constituée de 52 unités d'archers et 22 lanciers ;
- l'avant-garde de 28 éléphants.
Les éléphants sont tous "Élite", alors que le reste de l'armée est "Médiocre".
L'armée indienne capitule si un tiers des éléphants est détruit, ou si Pôros est pris.

Les Macédoniens disposent de 3 corps :
- l'aile gauche, avec Alexandre et ses compagnons, appuyés pas un détachement allié indien et un autre de cavaliers scythes ;
- l'aile droite, comprenant un détachement perse et un autre grec ;
- le centre, constitué par la phalange et un écran de javeliniers et de légers.
Le centre démoralise à 4 unités de phalanges perdues (sur 10 au départ), alors que les détachements ethniques démoralisent individuellement à 1/3 de pertes.
L'armée alexandrine capitule si Alexandre est pris, ou si le centre tombe.
Un quatrième corps, composé de 3 unités de phalanges, de 2 moyens et de deux cavaliers interviendra sur le flanc indien plus tardivement. 

L'infanterie indienne se tient prête
 Les éléphants s'écartent vers les ailes...
... démasquant les innombrables archers qui se tenaient derrière
La lourde phalange se met en mouvement, droit devant comme il se doit
Pôros harangue ses archers : ils sont prêts
Sur l'aile gauche, les éléphants se déploient protégés par la cavalerie qui fait écran
Sur la droite par contre, ils se jettent sur l'aile ennemie qui semble plus faible
 Sur l'aile droite indienne, les éléphants affrontent les archers perses d'Alexandre
La cavalerie grecque et la cavalerie légère perse tentent de passer, sans y parvenir 
Le centre semble être plus calme, pour l'instant
Alexandre, dépité, ne peut que regretter d'avoir tant tardé...
...alors, furieusement, il engage les éléphants s'il n'est pas trop tard
 Une clameur se fait entendre : des troupes macédoniennes viennent de franchir le gué
Les renforts arrivent dans le flanc gauche des Indiens, mais ils sont fixés par la cavalerie ennemie
L'aile gauche alexandrine fini par succomber sous les coups répétés des archers et des éléphants
La phalange est lourdement affaiblie par les tirs meurtriers des Indiens...
...alors qu'Alexandre, qui a perdu ses compagnons, est submergé et succombe

Pôros a triomphé. Alexandre n'est plus.


Historiquement, cette bataille marque la fin de l'expansion de l'empire d'Alexandre. La conclusion de notre partie n'est peut-être pas si éloignée de la vérité, en fin de compte...

Ce scénario est l'aboutissement de notre projet pour l'année 2015-2016 en réunissant 10 participants. La bataille de l'Hydaspe a également été présentée lors du 30ème Festival de la maquette et de la figurine, organisé par le MCK les 22 et 23 octobre 2016 au Relecq-Kerhuon.

jeudi 13 octobre 2016

29 juin 1694 - Seconde Bataille du Texel

En 1694, le peuple de France a faim : le blé manque et les spéculateurs le cachent. Le roi achète bien du blé russe et polonais, mais les ennemis l'interceptent souvent, et les navires danois et suédois, payés pour le protéger, ne montrent aucune combativité pour le défendre quand encore ils ne le vendent pas.


Affamer la France est bien un but de guerre conscient. Les forces navales des Provinces-unies avaient reçu ordre du prince d'Orange d'arrêter et d'envoyer en Hollande tous les vaisseaux chargés de grains qu'il trouverait venir en France.


Jean Bart reçoit les ordres d'aller au-devant de la flotte qui transporte ce blé, et la convoyer lui-même. Les Français se doutent que le convoi va être attaqué.


Le 29 juin 1694, à trois heures du matin, Jean Bart rencontre une flotte d'au moins soixante voiles, qui se dirige vers l'île néerlandaise de Texel escortée par des vaisseaux de guerre. Il peut donc supposer, sans certitude absolue, que l'attaque a déjà eu lieu, et la flottille est déjà prisonnière des Hollandais. Il ne s'agit donc plus de l'accompagner, mais de la reprendre.




Le club du JHP de Brest a joué cette bataille le 29 avril 2016
avec la règle "Pavillon du Roy" élaborée par l'un de ses membres. 

Elle a été l'occasion de tester l'extension historique récemment ajoutée permettant de simuler les batailles du règne de Louis XIV.




La flotte hollandaise se compose et est rangée comme suit :

Prinses Amalia, vaisseau de 58 canons ; Oudenaarde, vaisseau de 40 canons ;
Ooster-Stelling, vaisseau de 50 canons ;
Prins Friso, vaisseau de 58 canons ;
Stad en Lande, vaisseau de 50 canons ;
Zeerijp, vaisseau de 34 canons ;
Beschermers, vaisseau de 44 canons ;
Stad Vlissingen,vaisseau de 54 canons.



Le contre amiral Hidde Sjoerds de Vries commande cette flotte à bord du Prince de Frise (gravure ci-contre).






De son côté, Jean Bart, après avoir tenu conseil avec ses capitaines (tous corsaires) ordonna sa flotte ainsi :


Le Fortuné, vaisseau de 56 canons ;
Le Comte, vaisseau de 40 canons ;
Le Maure, vaisseau de 52 canons ;
Le Mignon, vaisseau de 50 canons ;
L'Adroit, vaisseau de 42 canons ;
Le Jersey, vaisseau de 42 canons ;
Le Portefaix, flûte de 16 canons ;
Le Bienvenu, flûte de 16 canons ;
La Biche, barque longue de 6 canons.


 
Pour ne pas être embarrassé par le nombre, Jean Bart jugea à propos de donner le commandement du Portefaix au sieur de la Bruyère, premier lieutenant du Maure pour occuper un des vaisseaux que les ennemis avaient en surnombre. 

Pour ce faire, il lui fit un équipage de 120 hommes, qui furent tirés de ceux de l'autre flûte et de la barque longue.





La flotte hollandaise se présente déjà en ordre de bataille et surprend la flotte française en panne, en train de terminer l'armement du Portefaix.


Impatient d'en découdre, le navire amiral hollandais quitte sa ligne et se rapproche de l'arrière-garde française, sûr de sa supériorité technique.




Afin de ne pas laisser son chef seul face à l'ennemi, l'arrière-garde batave manœuvre pour le suivre et engager l'arrière-garde du Roy de France.







A l'avant garde, la flotte du sieur Bart se remet rapidement en route et tâche de se regrouper après avoir récupéré ses embarcations.

Derrière elle, l'avant garde batave, toutes voiles dehors, essaie de se rapprocher pour profiter de cet avantage qu'elle sait temporaire.









Derrière, alors que le navire amiral hollandais se présente au combat, les capitaines français ne se comprennent pas et une malheureuse collision conduit à l'emmêlement des gréements et à l'immobilisation deux vaisseaux Le Jersey et L'Adroit.

Ceci ne les empêchent heureusement pas de donner de l'artillerie pour tenter d'amoindrir la fougue de l'amiral adverse.

Derrière, l'arrière-garde hollandaise manœuvre pur rejoindre son chef, mais peine à remonter le vent...





A l'avant, Jean Bart a réussi à constituer un semblant de ligne qui fait face à l'avant-garde batave qui elle se retrouve en infériorité numérique.









L'arrière-garde batave essaye de venir à la rescousse de son chef, mais la canonnade française est redoutable et elle risque d'arriver en retard.


















A l'arrière, la canonnade se poursuit, et un coup heureux français provoque un incendie à bord du navire amiral hollandais.



Malgré ce coup du sort, les hollandais essayent d'encadrer les bateaux français qui n'arrivent toujours pas à se dégager et ont commencer à dériver








Sur les navires français les canonniers de bâbord à qui il tardait d'en découdre mettent hors de combat le premier adversaire ayant réussi à les contourner grâce à un tir combiné.










La nouvelle de la débâcle de l'arrière-garde fini de désorganiser la cohésion de l'avant-garde hollandaise, sans toutefois diminuer son agressivité, bien au contraire.




Mais le résultat est déjà connu devant le déséquilibre des forces induit par des manœuvres désordonnées. Les rares bâtiments restant feront finalement le choix de se retirer du champ de bataille et rejoindre la queue entre les jambes les terres du Prince d'Orange.

Les figurines disponibles sont de la fin du XVIIIe siècle et sont visuellement assez éloignée des navires de l'époque simulée. Néanmoins, ce "détail" mis de côté, la simulation a bien fonctionné.

Au bilan de cette partie test, la règle a montré qu'elle était adaptable aisément aux bâtiments de cette période. De rapides ajustements dans les traductions des caractéristiques des bâtiments en termes de jeu permettront de couvrir deux siècle d'histoire navale avec une seule et même règle.




Rapport de Jean BART


A Dunkerque, le 3 juillet 1694

J'ai l'honneur, Monseigneur, de vous rendre compte que, le 29 du mois passé, je rencontrai entre le Texel et la Meuse, 12 lieues au large, 8 navires de guerre hollandais, dont un portait pavillon de contre-amiral. J'envoyai les reconnaître ; on me rapporta qu'ils avaient arrêté la flotte de grains destinée pour la France, et avaient amariné tous les vaisseaux qui la composaient, après en avoir tiré tous les capitaines. Je crus, dans cette conjoncture, devoir les combattre pour leur ôter cette flotte.

J'assemblai tous les capitaines des vaisseaux de mon escadre, et, après avoir tenu conseil de guerre où le combat fut résolu, j'abordai le contre-amiral monté de 58 pièces de canon, lequel j'enlevai à l'abordage, après demi-heure de combat. Je lui ai tué ou blessé 150 hommes. Le contre-amiral , nommé Hez de Frize (Hyde de Frize), est du nombre des blessés ; il a un coup de pistolet dans la poitrine, un coup de mousquet dans le bras gauche, qu'on a été obligé de lui couper, et deux coups de sabre à la tête. Je n'ai perdu en cette occasion que 3 hommes et 27 blessés.

Le "Mignon" a pris un de ces huit vaisseaux, de 50 pièces de canon.
Le "Fortuné" en a pris un autre, de 30 pièces.
Les 5 autres restant des huit dont un de 58 pièces, un de 54, deux de 50 et un de 40, ont pris la fuite après m'avoir vu enlever leur contre-amiral.

J'ai ramené ici trente navires de la flotte, lesquels sont en rade.

J'ai donné ce combat à la vue des vaisseaux de guerre danois et suédois qui servaient d'escorte à cette flotte, qui ont été témoins de cette action sans s'y mêler. Ils sont passés aujourd'hui avec le reste des vaisseaux de charge, au nombre de 66 voiles, pour aller en France.

Demain, j'aurai l'honneur de vous envoyer de plus ample détail de cette action. Je vous dirai seulement que  le contre-amiral  m'a dit qu'il avait reçu ordre du prince d'Orange d'arrêter et d'envoyer en Hollande tous les vaisseaux chargés de grains qu'il trouverait venir en France.

L'express qui vous rendra cette lettre est mon fils, qui a vu l'action aussi bien que le sieur Vandermeeche, mon beau-frère.

Je suis avec le profond respect que je dois, Monseigneur, votre très humble et obéissant serviteur.
                                                                                          Le Chevalier BART

P.S. Il y a, dans les trois navires hollandais pris, plus de 300 hommes tués ou blessés.


Relation détaillée

Dunkerque, 11 juillet 1694

Je me donne l'honneur, Monseigneur, de vous envoyer  une relation un peu plus étendue de notre affaire, de crainte que ce que je vous en ai écrit en abrégé ne vous en ait donné qu'une idée imparfaite, et j'y joints une liste de nos vaisseaux, et de ceux des ennemis en ordre de bataille, qui vous fera voir leurs forces et la manière dont ils ont été attaqués.

Le 29, à trois heures du matin, les vents étant au sud-ouest, on découvrit la flotte; elle était environ à douze lieues à l'ouest du Texel, par où elle faisait route. Je fis porter dessus jusqu'à cinq heures, que je reconnus qu'elle était escortée de 8 vaisseaux de guerre hollandais commandés par un contre-amiral. Je mis en panne à deux portées de canon d'eux, et appelai les capitaines au conseil. Quoiqu'ils nous parussent encore plus supérieurs en force qu'en nombre, tous les capitaines furent du sentiment qu'il fallait les attaquer s'il y avait du blé pour la France, et, pour m'instruire de ce qui en était, j'envoyai de Chamblaye, commandant la barque longue, pour tacher de joindre quelque marchand et de s'en informer.

Il passa sous le canon des hollandais, dont il essuya tout le feu, et me rapporta que cette flotte était celle de Hecker, qu'elle était destinée pour Dunkerque; que le jour auparavant elle avait été rencontrée par l'escadre hollandaise, qui s'en était emparée en tirant les capitaines d'une partie des vaisseaux les plus de conséquence et mettant de leurs gens en leur place, et l'obligeait ainsi de faire la route du Texel.

Il nous parut après cela qu'il ne fallait plus hésiter à combattre, et nous nous y déterminâmes sans avoir égard à la grande inégalité des forces ; et, comme tous les capitaines convinrent avec moi qu'il fallait brusquer l'affaire sans donner le temps aux ennemis de se reconnaître, je les renvoyai après leur avoir recommandé de faire leurs efforts pour aborder chacun le leur.

Pour n'être point embarrassé par le nombre, je jugeai à propos de donner le commandement du "Portefaix" au sieur de la Bruyère, premier lieutenant du "Maure" pour occuper un des vaisseaux que les ennemis avaient du plus que nous, et lui fis un équipage de 120 hommes, qui furent tirés de ceux de l'autre flûte et de la barque longue. Le temps qu'il fut à s'apprêter donna aux ennemis celui de s'élever un peu au vent, parce que nous restâmes toujours en panne. Le "Portefaix" se trouvait sous le vent de mon escadre, celle des ennemis revira, et une partie coupa entre la flûte et nous. Le sieur de la Bruyère prit le parti qu'il devait sans s'en étonner, fit servir en même temps que moi, passa entre le second et le troisième, essuya les bordées de quatre avec fermeté, et vont chercher son poste; j'arrivai ensuite sur les ennemis.

J'abordai le premier et je choisis le contre-amiral. Il avait même dessein que moi ; il ne tarda pas à s'en repentit. Je l'attaquai avec tant de vigueur, qu'en moins d'une demi-heure il fut enlevé. Le commandant a six blessures, dont trois sont mortelles; le capitaine en second a été tué et deux lieutenants, et un autre blessé. Tous mes officiers ont sauté à bord et ont marqué beaucoup de valeur. Le "Fortuné" menait la tête. Il aborda celui de la tête des Hollandais ; mais ses grappins ayant rompu, leurs vaisseaux se séparèrent.

Ils tinrent d'avantage au "Comte", et manquèrent lorsque le vaisseau était déjà rendu ; comme celui qui suivait venait à son secours, le "comte" ne put le rejoindre. Le "Mignon" aborda deux fois ; la première ayant un trop grand air, il ne put tenir, et, comme celui auquel il avait affaire voulu bien être abordé, à la deuxième il l'enleva; le capitaine et le lieutenant hollandais sont forts blessés. Un enseigne et un garde-marine du "Mignon" y ont été aussi blessés. "L'adroit" aborda celui auquel il devait avoir affaire. Ils furent assez longtemps à bord l'un de l'autre pour que tous ses officiers sautasses dedans avec une vingtaine d'hommes. Il s'était rendu ; mais ses grappins s'étant rompus et voyant venir à lui vent arrière un vaisseau de 56 canons pour l'aborder, et ne voulant point l'éviter, il envoya reprendre son monde par sa chaloupe pour lui résister. Le sieur Fricambault, lieutenant de "l'Adroit", a été tué dans le vaisseau hollandais en voulant entrer, l'épée à la main, sous le gaillard où l'équipage s'était retranché, et le sieur Gabaret blessé.

Le "Fortuné" tira "l'Adroit" de l'embarras où ce gros vaisseau l'aurait pu mettre. Il porta dessus et lui fit prendre le parti de fuir. Après quoi, se trouvant proche de celui que venait de quitter "l'Adroit", il le fit amener à se rendre à lui. Le "Jersey", qui était le dernier, s'adressa, comme il le devait, à celui de la queue ; mais, comme il ne voulait pas être abordé et qu'il manœuvra pour l'en empêcher, il ne put le prendre comme il souhaitait ; il l'aborda, et ses grains ne tinrent pas.

Après cela, les cinq hollandais prirent la fuite; le "Jersey", le "Comte", "l'Adroit" et le "Portefaix" les chassèrent et les atteignirent. Mais comme mon vaisseau était entièrement désemparé et hors d'état de faire de la voile, et que d'ailleurs il était important de s'assurer de la flotte, qui, dès le commencement du combat, avait fait la route de Dunkerque, je les rappelai.

Après avoir amariné les prises, dont le commandement fut donné aux sieurs de la Bruyère, de la Tour, de la Sablière et de Ravenel, et partagé les prisonniers, et l'escadre remise en état, je fis voile, sur le soir, pour joindre la flotte et la mettre à couvert de nouvelles insultes.

Vous voyez assez, Monseigneur, par le compte que je vous rends de la manœuvre de chaque vaisseau, qu'ils ont fait tous parfaitement leur devoir, et qu'on ne peut montrer plus de capacité et de valeur que tous les capitaines qui les commandaient ont fait en cette occasion.

Je suis, avec un profond respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

                                                                                           Le Chevalier BART

samedi 8 octobre 2016

Les tribulations de M. Trebius Gallus

César avait tout lieu de croire la Gaule pacifiée : les Belges avaient été défaits, les Germains repoussés, les Sédunes vaincus dans les Alpes. Il partit donc au commencement de l'hiver pour l'Illyrie, dont il voulait visiter les nations et connaître le territoire, lorsque tout à coup la guerre se ralluma dans la Gaule. Voici quelle en fut la cause. Le jeune Publius Crassus hivernait avec la VIIème légion, près de l'Océan, chez les Andes. Comme il manquait de blé dans ce pays, il envoya des préfets et plusieurs tribuns militaires chez les peuples voisins, pour demander des subsistances. Titus Terrasidius, entre autres, fut délégué chez les Esuvii, Marcus Trébius Gallus chez les Coriosolites, Quintus Vélanius avec Titus Sillius chez les Vénètes.
(
César, La Guerre des Gaules, III-7)



Une opportunité magnifique s'offrait aux Armoricains : pourquoi ne pas essayer de capturer les envoyés de César, et les échanger contre les otages que ses armées détenaient ? C'est ainsi que commence notre scénario sur la règle Lion Rampant, légèrement amendée pour correspondre à l'époque jouée.


 
 
Marcus Trebius Gallus et sa garde s'apprètent à franchir le gué
 Quatre éclaireurs ouvrent le chemin au détachement romain
Des guerriers celtes surgissent de partout... 
...et taillent en pièce les premiers légionnaires
Le préteur se précipite sur la rive hostile...
...malgré les gesticulations agressives des Gaulois
Pendant ce temps, les autres légionnaires sont fixés sur la berge
Le combat est acharné
Mais les Romains parviennent à repousser leurs assaillants...
...alors que Marcus Trebius Gallus et ses gardes du corps s'occupent des derniers survivants

Le tribun se doutait bien que sa mission ne serait pas simple. Il lui reste encore de la route avant d'atteindre la cité des Coriosolites, et les Armoricains ne semblent pas réellement coopératifs.