Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 25 juillet 2015

Les chemins creux de Pluvigner


Pays d'Auray, Morbihan, 5 juin 1795.

Une semaine après les combats de Grand-Champ, près de Vannes, les Chouans, repoussés par les troupes républicaines, se réfugient au bois de Floranges en Pluvigner (Morbihan).

Leur colonel, Georges Cadoudal, est un vétéran de la Guerre de Vendée. Il ne garde avec lui que quelques centaines d'hommes aguerris. Ils attendent de pied ferme l'ennemi. Deux colonnes républicaines ont été signalées.
 

Une colonne de Bleus s'approche prudemment de la cachette supposée des Chouans
 Le danger est omniprésent, et peut surgir à tout moment
Déjà éclate une première embuscade
Les Chouans sont repoussés à travers les bois, poursuivis par les Républicains
Les Bleus progressent, et ratissent le secteur
 Des Chouans se découvrent ou sont découverts, et font le coup de feu...
... s'en remettant aux mains de la Providence
Les balles ont parlé, et laissent la place aux baïonnettes
Même le prêtre, réfractaire, ne fait pas long feu
Les Bleus repoussent les rebelles au cœur du bois de Floranges...
... ce qui, paradoxalement, "blanchit" le théâtre d'opération
Débusqués, les hommes de Cadoudal se regroupent, et pourront s'enfuir



Les Chouans n'ont d'autre choix que de se retirer, emportant avec eux leurs blessés.

Malgré leurs pertes, ils pourront se ressaisir et continuer la lutte. Déjà, une rumeur insistante circule : l'armée des émigrés, soutenue par les Anglais, ne devraient plus tarder à arriver...

samedi 18 juillet 2015

Déroute et désertion, Espagne 1813

 
L'aventure napoléonienne en Espagne tourne au désastre. Les effets de la guérilla menée par les patriotes espagnols, combinés à ceux des armées des Alliés, poussent peu à peu les troupes françaises hors de la péninsule.

Nous sommes au Pays basque, en juin 1813. L'armée impériale vient d'être vaincue à Vitoria. Un groupe de soldats français isolés, traqué par un détachement portugais, a trouvé refuge dans une ferme.
Alors que les soldats portugais tendent de déloger leurs malheureux adversaires, un nouveau groupe ennemi se rapproche par la route... 
Les Français, assiégés
Des voltigeurs portugais abrités par le moulin attendent le bon moment
Alors que l'entrée principale est déjà sous le feu
Les Portugais montent à l'assaut, repoussant les Français
Sur la route, le second groupe français est pris à partie par des résistants espagnols
Les Français sont fixés, neutralisés, au prix de lourdes pertes pour leurs assaillants
 Les réfugiés tombent, submergés par la hardiesse des Portugais
 
N'étaient-ils que des trainards, ou cherchaient-ils à déserter cette armée impériale fuyant l'Espagne ? Nul ne le saura jamais. Sur notre table de jeu, ils ont rejoint la foule des anonymes dont les noms se sont perdus durant la terrible campagne d'Espagne.

Nous avons joué cette partie en utilisant la règle (légèrement aménagée) Smooth&Rifled, publiée par l'éditeur italien Dadi&Piombo. Facile et agréable à utiliser, elle permet de jouer des escarmouches avec figurines, et couvre une période allant du XVIIIe au début du XXe siècle.

samedi 4 juillet 2015

Zinna, 8 septembre 1759


En 1759, profitant du départ de l'armée de Frédéric II, partie affronter l'armée russe, une armée autrichienne envahit la Saxe et assiège Dresde. Frédéric envoie 8.000 hommes en renfort sous le commandement des généraux Wunsch et Wolfersdorf pour tenter de lever le siège.

Les Prussiens arriveront trop tard : Dresde a capitulé, et un corps autrichien de 14.000 hommes sous les ordres du Feldzeugmeister Saint-André s'approche pour détruire l'armée prussienne. Wunsch se résout alors à marcher sur Torgau, et rappelle à lui les troupes de Wolfersdorf.




Nous sommes le 8 septembre 1759. Saint-André a demandé aux Prussiens de se rendre... qui refusent, malgré le déséquilibre évident des forces. La rencontre, inévitable, se fait devant Zinna.

La droite prussienne (au premier plan) est ancrée sur le village de Zinna, et est couverte par six escadrons de cavalerie (trois de dragons et trois de hussards). La gauche est appuyée sur la rivière Röhr.

En face, à 700 mètres, les Autrichiens sont déployés sur deux lignes. La gauche est appuyée contre Zinna, la droite sur le bois de Wildenhainsche (hors table), et tenu solidement par 15 escadrons de cavalerie, des cuirassiers pour l'essentiel. Trois autres escadrons de cuirassiers couvrent le flanc gauche.
Zinna, tenu par l'armée de Frédéric II
Les premiers mouvements

Alors que les deux lignes autrichiennes poursuivent leur mouvement sous le feu de l'artillerie ennemie, les dragons prussiens, sortant de Zinna, se présentent sur les derrières des cuirassiers autrichiens, tandis que les hussards s'attaquent au flanc de la seconde ligne ennemie.

Les Jägers se mettent en position à l'orée du village

Les cuirassiers sont écrasés par les dragons prussiens et repoussés en désordre sur l'infanterie adverse. Plus en arrière, les hussards prussiens attaquent le bataillon d'infanterie impérial, isolé du reste de la ligne. Les hommes, paniqués, tentent désespérément de se former en carré.

Sur la droite autrichienne, les bataillons refusent le flanc par peur des trois escadrons du Major von Pogrell. Ce dernier tente de passer en force entre les bataillons autrichiens et la Röhr, et subira quelques pertes. Pendant ce temps, Saint-André a ordonné à la droite impériale de commencer un mouvement pour rejoindre la rive nord de la Röhr.

La cavalerie prussienne à l’œuvre, alors que les Jägers investissent un chemin creux

Les bataillons autrichiens, assaillis par la cavalerie ennemie, tombent les uns après les autres, sous les assauts de la cavalerie ennemie ou le feu incessant des batteries prussiennes.

La ligne prussienne toute entière s'ébranle alors. Les Autrichiens, les flancs tournés de toute part, sous le feu permanent d'une artillerie lourde qu'il ne peuvent même pas combattre, commencent à douter ; la panique s'installe doucement.

Les cuirassiers autrichiens se redéploient au Nord de la Rörh

Sur toute la droite de la ligne prussienne, l'échange de tirs particulièrement violent est à l'avantage des troupes prussiennes. En fait, c'est toute la ligne autrichienne qui est en train de rompre sous le feu.
 
Dernier acte avant l'épilogue final

Les grenadiers prussiens lancent une attaque soudaine contre les bataillons autrichiens épuisés et démoralisés, achevant toute la ligne ennemie qui s'enfuit dans le plus grand désordre, sous le feu des canons et la menace des Dragons. L'armée de Saint-André n'est plus.

Le Feldzeugmeister parviendra à rallier quelques bataillons éparses ainsi que la quasi totalité de sa cavalerie lourde encore au sud de la Röhr et restée hors d'atteinte des Prussiens.

Si Dresde et Leipzig restent aux mains ennemies, le général Wunsch vient de mettre un coup d'arrêt définitif à l'armée autrichienne et reprend la région.