Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 28 décembre 2014

Leuctres, ou la fin de l'art hoplitique


Quelque soit la règle considérée, jouer deux armées hoplitiques l'une contre l'autre est extrêmement frustrant.

En effet, elles étaient toutes deux constituées d'une phalange monolithique, disposant des mêmes équipements, utilisant les mêmes modes opératoires, et ne manœuvrant guère. Les quelques trop rares variations, concernant l'emploi de cavalerie ou de troupes légères restaient anecdotiques. D'ailleurs, la bataille se déroulait généralement en plaine, et le combat était décidé le plus souvent dès le premier choc, ce qui, pour nous, signifie que le vainqueur sera celui qui aura eu le plus de chance aux dés.






L'intérêt de rejouer ces batailles est donc fortement limité, à moins de rechercher une rencontre significative, qui a révolutionné l'art de la guerre antique.


C'est ainsi que nous nous retrouvons à Leuctres, le 6 juillet -371.



Thèbes cherchait à se libérer de l'emprise de Sparte, sortie vainqueur de la guerre du Péloponnèse. Cette dernière réagit en envahissant la Béotie.

L'armée thébaine ne compte que 6.000 hoplites et 1.500 cavaliers. Le béotarque (général) Epaminondas est à sa tête. En face, Sparte aligne environ 10.000 hoplites entrainés et 1.000 cavaliers. Sur le papier, Thèbes était déjà écrasée.

Plutôt que de déployer les hommes les plus aguerris à sa droite, comme le voulait la tradition, Epaminondas a choisi de renforcer son aile gauche de plusieurs rangs, en affaiblissant le reste de sa phalange désormais en échelons refusés. Ainsi, Thèbes se présentait en position de force face à la puissante droite spartiate, et refusait le combat partout ailleurs sur son front.


Nous choisissons de jouer ce scénario sur la règle De Bellis Antiquitatis (DBA), avec de légers amendements. Les Thébains, en infériorité numérique, ne comptent que 11 plaquettes sur les 12 prévues. Les hoplites (SP) disposent d'un soutien arrière donnant un bonus de +1 au combat (cumulable avec un autre bonus de +2 pour un troisième rang pour Thèbes). Pour simuler le bataillon sacré placé à gauche des Thébains, les débordements sur ce côté ne sont pas pris en compte. De plus, les plaquettes en échelon refusé constituent un groupe.

La table DBA, du côté spartiate
Début des hostilités, et première prise de contact entre troupes légères
Réaction de la cavalerie thébaine, qui détruit son adversaire
La droite de la phalange monolithique spartiate en prise avec la gauche renforcée thébaine et la cavalerie adverse qui la prend à revers


Cléombrote II, roi de Sparte, combattait également à droite. Thèbes a le dessus, et le roi est mort. Cette petite partie, très rapide à mettre en place et à jouer, a offert le résultat historique. Une fois n'est pas coutume...



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