Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 28 décembre 2013

937, Runéven : les Vikings reviennent !

Sur la commune de Plouider, à Runéven, se trouve une pierre étrange. Rien de surprenant dans ce Léon si riche en menhirs, stèles gauloises et croix du Bas Moyen Age, mais cette croix pattée de granite haute de 1,70 m, où figure une épée, raconte une histoire.
                                photo :  http://fr.topic-topos.com/croix-de-runeven-plouider 
photo : http://fr.topic-topos.com/croix-de-runeven-plouider

En effet, la tradition veut que le comte Even aurait combattu en ce lieu une ultime troupe de Vikings. Ils auraient débarqués non loin, à Kerlouan et se dirigeaient vers Lesneven. Nous étions en 937, environ... peu après la reconquête de la Bretagne par Alain Barbetorte, chanté dans le Barzaz Breiz de Théodore Hersart de La Villemarqué.


937, Runéven : les Vikings reviennent !

Pour cette bataille des "âges sombres", comme disent nos voisins anglais, nous avons choisi la règle Dux Bellorum, éditée par Osprey. Elle permet de jouer des rencontres durant le Haut Moyen Age. Il est également facile de trouver sur internet des adaptations pour d'autres périodes.
Deux tables sont donc montées, qui joueront en simultané.

Conformément à la règle, chaque jouer dispose d'une armée composée à partir d'un même budget. Les Vikings étaient issus de la liste 8 : Sea Raiders, et les Bretons de la liste 3 : Welsh, avec l'accent mis sur la cavalerie. Nous n'avons pas utilisé les options "pittoresques" de la règle, tels la présence d'une plaquette de moines, ou le fait d'avoir aviné les combattants avant le combat. Ce sera pour une prochaine fois.


Le décor est simple : une route antique, prétexte à la rencontre. Les Vikings viennent du Nord, comme il se doit. Contrairement à ses adversaires, le comte Even dispose de cavaliers.
table 1 (celle du fond sur la photo précédente), du côté breton

table 2 (l'autre table, donc), le choc
mais la tactique doit, quelque fois, se plier aux aléas du Destin...
retour à la table 1 : ici, les Vikings vont l'emporter
alors que sur l'autre table, ils seront finalement défaits.


937, Runéven : les Vikings reviennent !

Néanmoins, d'après la Tradition, Even sortit vainqueur, et entra dans l'Histoire sous le nom d'Even Le Grand. Et la croix à l'épée figure désormais sur le blason de la commune de Plouider.

Dux Bellorum est une règle dynamique et agréable, extrêmement ludique. Elle introduit des concepts intéressants, comme ces points de commandements (LP = "Leadership Points"), qui correspondent à la pression du commandant sur ses troupes pour les motiver au combat (la harangue par exemple). La distribution de ces LP au début de chaque tour est véritablement la grande subtilité de la règle, qui, judicieusement placés, peuvent assurer un véritable avantage au combat.

samedi 21 décembre 2013

Juin 1918 - dans le ciel de Champagne

Jamais une telle puissance de feu ne s'était déchainée dans les cieux. Nous sommes en juin 1918, quelque part en Champagne. Un groupe de Fokker vient inopinément chatouiller les défenses françaises. Une formation de Spad se précipite à leur rencontre. Parmi eux, le lieutenant Georges Madon. Il comptera 41 victoires aériennes homologuées à la fin du conflit.

Juin 1918 - dans le ciel de Champagne

La règle choisie est Canvas Eagle, dont les principes de base sont similaires à ceux de Check your 6 (CY6) pour simuler les combats aériens de la seconde guerre mondiale. Sur une surface dotées d'hexagones, une figurine d'avion représente un appareil réel, disposant de ses propres caractéristiques (armement, manœuvrabilité, limitations techniques...). Simultanément, les joueurs consignent les ordres de manœuvre de leurs appareils respectifs pour le tour à venir. Les figurines sont ensuite déplacées sur le tapis de jeu, pour offrir ensuite au pilote, s'il a été assez habile, l'opportunité d'ouvrir le feu sur un adversaire moins chanceux.

3 contre 3, du moins au début de l'action

Les Spad français sont mieux armés mais plus lourds que leurs adversaires, bien plus agiles. La rencontre est équilibrée, sur le papier.
Premier round : ils sont bien six
Regardez bien le Fokker rouge, sa rencontre avec le Spad lui a été fatale
Les combats continuent
Un Spad a des soucis de moteurs, il devra abandonner le combat, et se poser

samedi 14 décembre 2013

Reichenberg, 21 avril 1757



Avril 1757, deuxième campagne de la guerre de 7 ans. L’an dernier, Frédéric II de Prusse a anticipé les attaques qui se préparaient contre lui en provenance de France, de Saxe et d’Autriche en envahissant par surprise, et sans déclaration de guerre la Saxe. Les armées prussiennes, bien entraînées et prêtes à entrer en guerre, se sont jetées sur l’Electorat de Saxe à la fin de l’été 1756. L’armée saxonne, prise totalement au dépourvu, se retranche dans une place protégée, sur la péninsule de Pirna, mais les renforts n’arrivent pas et la totalité de l’armée saxonne se rend au début du mois d’octobre ; la plupart des régiments d’infanterie saxonne est intégrée dans l’armée prussienne (ce qui causera d’ailleurs beaucoup de problèmes à Frédéric), seuls quelques régiments de cavalerie, stationnés en Pologne pourront se joindre aux armées autrichiennes.

Dresde, la capitale de la Saxe, est pillée et la Saxe annexée au royaume de Prusse.

L’année suivante, une fois de plus, Frédéric décide de prendre les armées de la coalition de vitesse.
En avril, alors que les armées française, autrichienne et russe sont toujours dans leurs quartiers d’hiver, les prussiens envahissent la Bohême avec 4 corps d’armées. Le point de convergence de ces armées est Prague, que Frédéric veut prendre au plus vite pour priver l’Autriche d’une de ses plus riches provinces, source de ravitaillement et de recrutement.

La colonne la plus au nord est commandée par le prince Von Bevern qui a sous ses ordres une force d’une quinzaine de milliers d’hommes ; il s’avance sans rencontrer de résistance jusqu’à la petite ville de Reichenberg où le corps d’armée du général Königsegg est positionné dans ses quartiers d’hiver ; la ville de Reichenberg commande le passage à travers les contreforts des montagnes. La ville est bien défendue, malgré ses murailles décrépites et à moitié écroulées. Les collines environnantes sont garnies de redoutes et d’artillerie et la Neisse entoure la ville de deux côtés.



Reichenberg, 21 avril 1757



Le 21 avril 1757, l’armée prussienne arrive devant cette position, sûre de sa force. La position doit être capturée, ce sont les ordres de Frédéric.

Cette partie est jouée avec la règle Age of Reason, de Tod Kershner, qui est utilisée régulièrement au club ; 4 joueurs côté prussiens, autant du côté autrichien.

L’armée autrichienne tient la colline, derrière ses retranchements ; au fond Reichenberg derrière la rivière est protégée par une brigade d’infanterie.

Une brigade prussienne s’avance vers les ponts, tandis qu’une deuxième brigade se dirige droit vers la colline ; la troisième brigade reste en soutien alors que la cavalerie cherche à contourner la colline.


 
La première action de la bataille : une escarmouche entre grenzers croates et hussards autrichiens se transforme en mêlée généralisée : les deux brigades de cavalerie se ruent l’une sur l’autre pour un combat non prévu par les généraux prussiens. Les charges et contre-charges se succèdent, presque toujours à l’avantage des autrichiens, qui prennent plusieurs drapeaux et mettent en déroute les hussards prussiens. Leurs pertes sont faibles, malgré la fuite d’un régiment de grenzers qui préfère s’éclipser à travers les bois plutôt que de se joindre aux combats.

Pendant ce temps, alors que les combats de cavalerie font rage, l’infanterie prussienne tente plusieurs approches vers la colline, sans succès. Reichenberg n’est pas menacée, malgré la présence de plusieurs régiments prussiens qui ont franchit la rivière mais hésitent à se lancer à l’assaut. En fait, toute l’action se déroule dans la plaine devant la colline où 8 régiments de cavalerie et une demi douzaine de bataillons d’infanterie sont au corps à corps.
Fin du clash de cavalerie ; les régiments prussiens ont cédé les uns après les autres devant la furia des hussards autrichiens. L’aile droite prussienne part en déroute, et même les grenadiers n’arrivent plus à encaisser le choc.
Von Bevern, blessé, sera capturé à l’issue de ce combat, ce qui achèvera d’entraîner la déroute prussienne. La colonne Von Bevern ne se joindra pas à Frédéric pour la bataille de Prague…

samedi 7 décembre 2013

Et paf, dans l'oeil

L'an VII du règne de Néron, la Bretagne, qui n'est alors qu'une île, est à feu et à sang. En effet, suite à de nombreuses vexations, les populations bretonnes se soulèvent contre l'oppresseur romain.

Les massacres succèdent aux massacres. La ville de Camulodunum (Colchester) est détruite, sa population "romaine" exterminée par les Icéniens. A leur tête, le "Vercingétorix" britannique : la reine Boudicca.

En blanc, les zones hors contrôle romain

Nous sommes sur la route de Londinium, dans le pays des Trinovantes. Un légat et son escorte rentrent de mission. C'est alors que surgissent des bois de nombreux Bretons en armes, mais aussi des femmes, et des enfants...
Les Romains
Une partie du comité d'accueil, bloquant le passage

 L'escorte est accrochée, alors que le légat essaie de trouver son salut à travers les bois
En plaine, les deux factions s'autodétruisent
alors que le légat, et ses gardes du corps, tentent de traverser la forêt hostile

Et c'est alors qu'un gamin, muni de sa fronde, tenta le coup. C'en était fait du légat, et de la Grandeur de Rome. L'enfant, quant à lui, fut certainement reçu en héros, mais l'Histoire, et la table de jeu, ignorent son nom.