Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 16 septembre 2013

Charlie Company, le Vietnam comme si vous y étiez.

Avec la rentrée, retour à la normale pour nos soirées du vendredi. Une table de grande bataille DBA à 6 joueurs sur Marathon en 490 avant J-C. Bataille classique d'ailleurs gagnée comme il se doit par les Grecs face à leurs adversaires perses (que j'ait oublié de photographier, honte à moi. Mais pour ma défense, plus de piles dans l'appareil...).

Sur l'autre table, un "Charlie Company".
3 américains au sol ? Oups, quelque chose se passe VRAIMENT mal...

Charlie Company, le Vietnam comme si vous y étiez.

Charlie Company (publiée par RAFM depuis 1986, toujours disponible) est une règle fort atypique pour représenter la guerre du Vietnam. C'est à l'échelle de l'escarmouche, tous les joueurs sont du coté américain et dirigent soit une section d’infanterie (à pied ou avec un transport mécanisé), soit un blindé. L'un des joueurs incarne le chef de section, le plus souvent un lieutenant, qui dispose aussi de l'accès aux soutiens classiques de l'armée US : artillerie, hélicos, aviation...

L'approche est celle d'un jeu de rôles : l'arbitre incarne non seulement l'adversaire mais aussi l'environnement : la tables est installée, mais n'y apparaissent que les éléments connus ou visibles des troupes des joueurs (les surprises y sont donc fréquentes). De même les troupes adverses ne sont représentées sur la table que si elles sont en vue des troupes commandées par un des joueurs (et de même si un joueur scinde ses forces, la partie qui n'est pas en vue peut disparaître de la table ou être déplacée d'une façon différente de la situation réelle : le sergent ne sait pas vraiment ou en sont ses hommes (l'appréciation de cette différence dépends de la qualité des troupes représentées).

Pour le scénario, rien de plus facile, l'inspiration vient à vous avant même d'avoir besoin de chercher. En plus de tout ce qu'Hollywood nous a fournis, la guerre du Vietnam est celle d'une jeunesse éduquée qui a beaucoup écrit après la guerre. La masse de récits biographiques est considérable, particulièrement pour ceux qui lisent l'anglais.

De plus l'armée US a déclassifée les rapports de "retour d'expérience" (RETEX chez nous, After Action Report chez eux). Il y a donc des milliers de documents remplis par les unités au combat relatant leurs accrochages, rédigés quelques heures après l'action, maintenant disponibles sur internet.

Non vous ne rêvez pas, c'est bien un sapeur viet-cong qui est arrivé au contact à l'arrière du M-113...
Une des particularités de "Charlie" est que les forces adverses (viet-cong ou réguliers du nord-vietnam) suivent en général un plan préconçu et assez rigide (sauf quand le scénario prévoit qu'ils réagissent à une surprise totale). L'arbitre est donc invité à préparer à l'avance non seulement le scénario classique (forces en présence...) mais aussi le plan d'action. A l'arbitre d'être suffisamment sournois pour surprendre les américains, et au lieutenant d'être assez clairvoyant pour ne pas se laisser leurrer par des évidences...
 le char de bataille M-48 Patton, une très mauvaise nouvelle pour Charlie...

Contrairement à une bataille rangée, l'ennemi n'est en général pas connu, et il peut aller d'un vieillard armé d'un fusil pris aux français en 1954 à une pleine compagnie de sapeur d'assaut nord-vietnamiens; la mission peut être un ratissage de zone de combat ou l'escorte d'une opération de vaccination de civils pour "gagner les cœurs et les esprits". Tout est possible, comme dans la réalité. Et il faut que les combattants US aillent au plus près pour déterminer la situation...
Doté d'un système de règles ultra-simple, ce jeu laisse la part belle à l'action et la collaboration entre les joueurs; ou l'absence de collaboration parfois, car le premier objectif de chaque joueur doit être sa survie (pas si irréaliste, non ?). Les scénarios sont liés en une sorte de mini-campagne, et le but principal pour les joueurs, en plus de remplir les missions assignées, est de revenir en vie (avec le moins de casse possible parmi ses troupes) pour compléter le "tour of duty", la période d'affectation au Vietnam.
Les figurines que nous employons sont essentiellement des Peter Pig en 15mm.

Et pour finir, une spécificité de ce système est sa capacité à plonger les joueurs, et en particulier le lieutenant, dans le chaos ! L'infinité de situations possibles, le rythme trépidant des changements de situation, et dans une certaine mesure la responsabilité liée à l'usage possible de toute la puissance du support disponible : appui de mortiers, hélicoptères, aviation - d'une efficacité démesurée à l'échelle de l'individu, et que les subordonnés vont réclamer suivant leurs besoins, entraînant des choix plus ou moins conflictuels.

Il s’agit d'un jeu vraiment inclassable mais qui mérite l'expérience...

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